Prosper
Montagné

1865-1948
Né à Carcassonne (France) le 14 novembre 1865, et destiné à devenir maître dans l’art de bâtir, Prosper Montagné suit pendant quelque temps les cours d’architecture; mais un changement s’opère bientôt dans son existence: son père ouvre un hôtel à Toulouse. C’est là que, sous le soleil du Midi, va naître une vocation qui, par la suite, se révèlera un véritable apostolat: l’art culinaire.
Sentant déjà à cette époque, L’immensité de la tâche qui l’attend, Montagné défend de toute son ardeur juvénile l’art de bien manger, et par la plume et par l’exemple.
Après un stage assez long dans les cuisines du «Grand Hôtel» à Paris, nous le retrouverons à Cauterets à «L’Hôtel d’Angleterre», où, sous les ordres du célèbre Adolphe Meillon, il se perfectionne et profite des leçons du grand-maître de ce temps.
Après Cauterets, c’est de nouveau la Ville Lumière où divers restaurants des boulevards se disputent sa collaboration; ensuite c’est San Remo en Italie, «l’Hôtel de Paris» à Monte Carlo ou il reste plusieurs années et devient sous-chef de cuisine.
En 1900, à Paris encore, il dirige les cuisines du célèbre «Pavillon d’Armenonville» . L’année suivante, celles du «Pavillon Ledoyen» aux Champs Elysées, et enfin, celles du «Grand Hôtel» où, pendant dix années, il est le maître-queux de cet important établissement.
Son œuvre culino-littéraire commence. En collaboration avec Prosper Salles, il publie son premier grand ouvrage gastronomique «La Grande Cuisine illustrée». Suivent alors divers ouvrages de technique et, entre autres, «Les Bulletins du Ministère de la Guerre», traitant de la cuisine militaire en garnison et en campagne.
En même temps, il remplit les délicates fonctions de commissaire général des expositions culinaires internationales et crée le premier concours de cuisine réglementaire. Il collabore à divers journaux parisiens ou ses chroniques sont des plus prisées.
Pendant la guerre 1914-1918, il fonde les cuisines centrales des Armées et fait de nombreux séjours à la 4e et à la 8e Armée, où il organise l’école des cuistots. Ayant aussi travaillé à la mise au point des viandes protégées que l’on distribuait aux Armées, il part pour l’Amérique et notamment aux abattoirs de Chicago où il fait connaître la manière de préparer ces viandes «protégées».
Son retour d’Amérique voit l’ouverture du restaurant «Montagné», rue de l’Echelle, où, pendant une dizaine d’années, sur son fourneau, dressé dans la salle de restaurant, il opère lui-même pour la plus grande joie des plus fins gourmets du monde qui se pressent chez lui.
En 1939, iI sera conseiller culinaire du restaurant «La Reine Pédauque» à Paris.
Toujours en collaboration avec Prosper Salles, il publie chez Flammarion, «Le Grand Livre de Cuisine». Infatigable, il donne une foule de conférences toujours suivies par une assemblée attentive aux bons enseignements du maître. Que dire de plus de celui qui a si bien défendu sont art? Ses ouvrages culinaires: «BONNE CHERE, PAS CHERE», «LA CUISINE DIETETIQUE», «LES DELICES DE LA TABLE», «LA GRANDE CUISINE ILLUSTREE», «LE LIVRE DES CUISINES MILITAIRES», «MON MENU», «LE GRAND LIVRE DE CUISINE», «LE FESTIN OCCITAN», «LE LAROUSSE GASTRONOMIQUE», etc. Ses articles, ses chroniques dans «L’Œuvre », «L’Echo de Paris», «L’Art Culinaire», «Paris-Soir», «Grand Gousier», «La France à Table», «L’Eventail» de Bruxelles, «Boumier» de Stockholm, la «Revue Culinaire», etc. sont autant de témoins de la collaboration et du travail opiniâtre que Maître Montagné a apporté à la défense du beau roman de la cuisine française en particulier et de l’Art culinaire en général, tant en France qu’à l’étranger.
Prosper Montagné mourut le 22 avril 1948.